L’économie canadienne accuse un repli de 0,2 % en février, après sa progression de 0,4 % en janvier, décevant les prévisions des analystes.
Statistique Canada révèle : douze secteurs industriels sur vingt ont reculé en février. Contrairement à janvier, les industries de biens ont subi une contraction de 0,6 %, principalement due aux baisses dans l’extraction minière, le génie civil, l’extraction pétrolière et gazière, ainsi que la construction.
L’extraction des sables bitumineux plonge de 3,8 %, suivie par les mines et carrières (-2,6 %) et le transport-entreposage (-1,1 %). Le secteur minier et pétrolier accuse la plus forte baisse, perdant 2,8 % et annulant sa progression de janvier.
Le charbon plombe le secteur avec une chute record de 14,8 %, du jamais vu depuis mars 2022. « Une réduction des exportations vers l’Asie » explique ce repli, selon Statistique Canada.
Le secteur de l’immobilier et de la location a également reculé de 0,4 %, ce qui représente la plus forte baisse du secteur depuis avril 2022.
Le secteur des services accuse un repli de 0,1 % en février, effaçant sa légère progression de janvier.
Les baisses touchent tous les secteurs, mais l’économiste Douglas Porter de BMO pointe la météo plutôt que l’incertitude économique. « La météo, non l’incertitude, explique le recul de 0,2 % du PIB en février », écrit-il.
Le Canada entamait 2025 avec un certain dynamisme, comme nous l’avons rapporté. Les économistes estiment aujourd’hui que cet élan faiblit.
« L’élan économique qui s’est prolongé jusqu’au début de 2025 commence à s’essouffler », écrit Marc Ercolao de TD. Sa banque avait précédemment prévu une croissance au premier trimestre d’environ 2,0 %, mais l’a depuis révisée à 1,5 % — légèrement en dessous des projections du Rapport sur la politique monétaire d’avril de la Banque du Canada.
Le PIB de mars devrait rebondir légèrement, mais le T2 fait face à des vents contraires croissants
L’estimation rapide de Statistique Canada indique une hausse du PIB de 0,1 % en mars, bien que les économistes préviennent que les pressions tarifaires croissantes pourraient peser plus lourdement au deuxième trimestre.
« Le drame se joue maintenant : les tarifs pèsent davantage au deuxième trimestre, tandis que l’économie américaine affronte une tempête sans précédent. La croissance du PIB nous surprendrait au deuxième trimestre », affirme Porter de BMO.
Marc Ercolao anticipe une période « turbulente » après avril, pointant les pressions tarifaires et le déclin général du moral comme facteurs défavorables.
La morosité des consommateurs et la hausse des taux compliquent toujours les décisions de la Banque du Canada.
M. Ercolao anticipe tout de même une baisse possible des taux. La récente décision de la Banque du Canada de maintenir son taux à 2,75 % n’a pas empêché d’autres secteurs, notamment le logement, de montrer des signes de faiblesse.
« La Banque maintient son taux à 2,75 % malgré des perspectives économiques moroses dans ses analyses, conclut-il. Le marché immobilier canadien souffre, l’emploi et la consommation fléchissent. La BdC devrait donc baisser son taux de 25 points en juin. »
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Last modified: avril 30, 2025