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L’emploi américain surprend encore, mais l’ombre des tarifs plane

L’emploi américain affiche une croissance supérieure aux prévisions depuis deux mois, mais les économistes redoutent l’impact imminent des tarifs douaniers réciproques.

U.S. inflation

Le Bureau des statistiques du travail américain a révélé aujourd’hui que 177 000 emplois hors agriculture ont été créés en avril. Ce chiffre dépasse les prévisions et témoigne de la vigueur de plusieurs secteurs.

L’emploi surpasse les attentes pour le deuxième mois consécutif, les entreprises ayant créé 228 000 postes en mars.

Ces chiffres ne révèlent pas toute la réalité. Le rapport d’avril affiche 177 000 nouveaux emplois, mais les révisions à la baisse de février et mars éliminent 58 000 postes. Le gain net se rapproche donc de 119 000 emplois, un chiffre inférieur aux 130 000 attendus par le marché.

Bruno Valko de RMG souligne que les révisions à la baisse totalisent désormais 124 000 emplois depuis le début de 2025.

Le taux de chômage stagne à 4,2 % et oscille dans une fourchette serrée entre 4,0 % et 4,2 % depuis mai 2024. Les États-Unis comptent toujours environ 7,2 millions de chômeuses et chômeurs.

La participation au marché du travail des Américains de 15 ans et plus a stagné à 62,6 %. Cette proportion inclut les personnes en emploi et celles en recherche active. Le taux d’emploi dans la population globale s’est lui aussi stabilisé à 60,0 % en avril.

Le secteur de la santé domine la création d’emplois avec 51 000 postes, suivi par le transport et l’entreposage avec 29 000 postes, les services financiers avec 14 000 postes et l’aide sociale avec 8 000 postes. Les secteurs manufacturier, minier, pétrolier et de la construction stagnent en revanche.

Les pertes d’emplois fédéraux ont atténué ces gains : l’administration a supprimé 9 000 postes en avril. Le secteur public fédéral a vu ses effectifs chuter de 26 000 postes depuis janvier.

Autre indicateur positif : l’augmentation des gains horaires moyens pour les emplois privés non agricoles de 0,2 % à 36,06 dollars. Au cours des 12 derniers mois, les gains horaires moyens ont augmenté d’un total de 3,8 %.

« Ce rapport sur l’emploi affiche une belle santé générale », a écrit Thomas Feltmate de TD, soulignant que « les embauches progressent vigoureusement dans tous les secteurs. »

Les chiffres ont propulsé les bons du Trésor américain à 10 ans de 5 points de base, atteignant 4,29 % au moment de la rédaction. Les obligations canadiennes à 5 ans ont suivi le mouvement, leur rendement grimpant de plus de quatre points de base à 2,74 %, influençant ainsi les taux hypothécaires fixes.

Les droits de douane menacent l’emploi et pourraient freiner la Fed dans sa volonté de baisser les taux

Les données d’avril surpassent encore les prévisions, enchaînant les bonnes surprises, mais les économistes préviennent que les effets des tarifs douaniers mutuels ne se sont pas encore manifestés.

M. Feltmate souligne que l’enquête sur l’emploi s’est déroulée quelques semaines à peine après l’annonce des tarifs douaniers réciproques du 2 avril, ne laissant pas le temps aux licenciements d’apparaître clairement dans les statistiques.

Scott Anderson de BMO souligne que le pessimisme ambiant des consommateurs et des entreprises ne transparaît pas encore dans les chiffres de l’emploi.

« Le marché du travail américain, écrit-il, résiste encore au pessimisme croissant des consommateurs et des entreprises, mais l’onde de choc des tarifs douaniers n’a pas fini de nous secouer. »

Les prochains mois s’annoncent incertains. M. Feltmate considère que la Fed navigue dans une « position délicate » pour ses baisses de taux. Les hausses de prix causées par les tarifs menacent notamment de déclencher un choc inflationniste. Le spécialiste prévoit néanmoins quelques baisses estivales.

« Les décideurs politiques ignoreront probablement le choc inflationniste et procéderont à plusieurs baisses préventives cet été pour stimuler l’économie, si les anticipations d’inflation demeurent stables. »

Scott Anderson de BMO partage cette vision, renforçant ces perspectives en notant que les marchés intègrent désormais une baisse des taux pour juillet — ce qui s’aligne avec les prévisions de BMO.

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Last modified: mai 2, 2025

Brett Surbey is a corporate paralegal and freelance writer based out of northern Alberta. His verticals focus on personal and business topics such as finance, corporate law, personal finance, and business development. His work has appeared in Forbes Advisor Canada, Publishers Weekly, Industry West Magazine, and various academic journals. He lives with his wife and their two children.

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