L’inflation canadienne a grimpé à 1,9 % en janvier, dépassant légèrement le taux de 1,8 % de décembre tout en respectant les prévisions des analystes.
Les prix de l’énergie expliquent largement la hausse de l’IPC global, particulièrement l’essence qui bondit de 8,6 % et le gaz naturel qui grimpe de 4,8 %.
L’exemption de TPS a soulagé les consommateurs pendant deux mois, de mi-décembre à mi-février. Cette mesure fiscale a fait chuter les prix de plusieurs produits : les repas au restaurant ont baissé de 5,1 % sur un an, les boissons alcoolisées de 3,6 % et les jouets et articles de loisirs de 6,8 %.
Les mesures d’inflation sous-jacente, qui sont étroitement surveillées par la Banque du Canada, ont montré un tableau plus mitigé. L’IPC excluant les aliments et l’énergie est resté stable à 2,2 % en glissement annuel, mais le taux annualisé désaisonnalisé de l’IPC excluant les aliments et l’énergie a ralenti à 1,6 % en janvier, contre 4 % en décembre.
Les mesures préférentielles d’inflation de la Banque du Canada progressent toutefois. L’IPC-tronqué et l’IPC-médian atteignent 2,7 % sur un an, révélant la persistance des pressions inflationnistes. L’inflation de base dépasse 3 % sur trois mois en rythme annuel. « Elle devrait continuer d’augmenter progressivement », prévoit James Orlando, économiste chez TD.
Impact sur les attentes de baisse des taux de la Banque du Canada
Les marchés financiers estiment désormais à moins de 30 % la probabilité d’une baisse de taux de 25 points lors de la prochaine réunion de la Banque du Canada le 12 mars.
Derek Holt de la Banque Scotia écrit : « Il y a trop de pression inflationniste sous-jacente au Canada pour justifier qu’une banque centrale assouplisse davantage sa politique monétaire ».
« Le marché du travail ne justifie pas d’assouplir davantage », précise-t-il, citant la hausse surprenante de l’emploi en janvier. « L’inflation persiste à des niveaux trop élevés pour que la Banque du Canada relâche sa politique. »
Cependant, les économistes restent divisés sur la prochaine action de la Banque du Canada. Certains, comme Oxford Economics, s’attendent toujours à ce que la Banque continue de réduire ses taux dans les mois à venir.
Tony Stillo, directeur de l’économie canadienne chez Oxford, déclare : « La Banque du Canada se retrouvera dans une impasse face au dilemme entre la hausse des prix engendrée par les tarifs et le ralentissement de la croissance économique. »
« Nous pensons, ajoute-t-il, que la BdC ne tiendra pas compte du choc temporaire des prix et se concentrera plutôt sur les implications négatives pour l’économie canadienne et l’incertitude accrue de la politique commerciale, ce qui la maintiendra sur la voie d’une réduction du taux directeur de 75 points de base supplémentaires à 2,25 % d’ici juin 2025. »
James Orlando de TD a également souligné le défi auquel fait face la Banque du Canada dans l’équilibrage des priorités concurrentes.
« Est-ce qu’elle soupèse les risques baissiers pour l’économie face aux tarifs américains, ou se concentre-t-elle sur la force économique récente et l’impact que cela a sur l’inflation ? » s’est-il interrogé, tout en reconnaissant que beaucoup de choses peuvent changer d’ici la prochaine réunion de politique monétaire de la BdC.
« Le temps ne manque pas jusqu’au 12 mars, et les premières semaines du Président laissent présager de nombreux changements possibles d’ici là », conclut M. Orlando.
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Last modified: février 20, 2025