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La hausse des emplois au Canada en janvier dépasse les attentes, mais l’incertitude liée à la guerre commerciale jette une ombre

Les économistes canadiens demeurent sur leurs gardes. La croissance de l’emploi a certes dépassé les attentes en janvier, mais une guerre commerciale menace d’éclater avec les États-Unis. Cette perspective assombrit notamment l’avenir du secteur manufacturier.

Canada employment - manufacturing

Le marché du travail canadien affiche une forte progression avec 76 000 nouveaux emplois en janvier 2025. Cette dynamique positive se confirme après la création de 91 000 postes en décembre. La croissance soutenue atteint ainsi 0,4 % mensuel pour le deuxième mois d’affilée.

Cette poussée inattendue a déjoué les prévisions des économistes. Les experts de RBC tablaient sur une faible hausse de 15 000 emplois seulement. De son côté, Derek Holt, de la Banque Scotia, avançait des chiffres entre 15 000 et 76 000.

Quant aux obligations, elles ont vu leurs rendements grimper à 2,75 %, soit une progression de 0,12 points ou 4,63 %. Cette hausse a entraîné dans son sillage le dollar canadien, dopé par des indicateurs économiques supérieurs aux attentes.

Le taux de chômage canadien affiche une légère baisse de 0,1 % pour s’établir à 6,6 %. Parallèlement, la participation au marché du travail bondit de 65,1 % à 65,5 %, révèle Statistique Canada.

L’économiste Leslie Preston de TD Economics livre son analyse dans une note de recherche : « Trois mois consécutifs de solide croissance de l’emploi suggèrent que la stimulation cyclique de l’économie canadienne due à la baisse des taux d’intérêt prend clairement effet. »

Parmi les gains, 35 200 emplois étaient des postes à temps plein, a rapporté Statistique Canada. De plus, le total des heures travaillées a connu une hausse favorable de 0,9 % d’un mois à l’autre.

Les jeunes Canadiens de 15 à 24 ans ont décroché 31 000 nouveaux emplois, enregistrant ainsi une progression de 1,1 %. Leur taux d’emploi, rapporte Statistique Canada, a grimpé à 54,5 % en janvier, marquant la première embellie depuis avril 2024.

La fabrication a dominé la création d’emplois le mois dernier avec 33 000 nouveaux postes. Les services professionnels, scientifiques et techniques ont suivi avec 22 000 emplois. La construction a généré 19 000 postes supplémentaires, tandis que l’hébergement et la restauration ont créé 15 000 emplois.

La menace d’une guerre commerciale jette une ombre sur les excellents chiffres de l’emploi

Les économistes reconnaissent une hausse significative de l’emploi, mais redoutent l’ombre menaçante d’une guerre commerciale.

L’économiste Douglas Porter de BMO déclare : « Si nous n’étions pas tous absorbés par la possibilité d’une guerre commerciale, nous parlerions du retour en force de l’économie intérieure canadienne ces derniers mois. »

Statistique Canada souligne dans son communiqué l’importance du secteur manufacturier canadien. Ce secteur enregistre une hausse de 33 000 emplois mensuels et occupe 8,9 % de l’emploi national. « Sa vulnérabilité aux tarifs douaniers et à la demande étrangère reste particulièrement élevée », peut-on lire dans le texte.

Statistique Canada révèle que la demande américaine génère 641 000 emplois dans le secteur manufacturier canadien, soit 39,4 % des effectifs de ce secteur.

Les risques commerciaux militent pour des baisses des taux

L’analyste Leslie Preston de la TD constate que les taux directeurs canadiens ont suffisamment baissé pour libérer l’économie de leur emprise : « C’est maintenant aux gouvernements canadiens de faire ce qu’ils peuvent pour améliorer la compétitivité de l’économie face à la menace des tarifs douaniers. »

Douglas Porter, l’économiste de BMO, partage ce sentiment d’inquiétude. « Hélas, nous devons toujours composer avec l’incertitude persistante sur le front commercial, qui jette une ombre sur ces chiffres positifs de l’emploi, » confie-t-il. Les conclusions de l’économiste tempèrent pourtant toute action précipitée : « Pour la Banque du Canada, il n’y a pas grand-chose ici qui nécessite une baisse supplémentaire des taux à court terme, mais les risques commerciaux évidents et présents maintiendront les espoirs de baisse des taux. »

Le marché du travail américain progresse, mais plus lentement que prévu. Les entreprises américaines ont créé 143 000 emplois en janvier, un chiffre qui déçoit les analystes qui tablaient sur 170 000 postes.

Le taux de chômage américain a ainsi reculé à 4,0 %, atteignant son plus bas niveau depuis huit mois.

L’économiste Thomas Feltmate de TD Economics analyse les chiffres récents avec optimisme. « La dynamique d’embauche était encore plus forte que prévu à la fin de l’année dernière, » affirme-t-il. Ses calculs révèlent une création mensuelle moyenne de 204 000 emplois pendant le dernier trimestre.

Les menaces de tarifs douaniers continuent de peser lourdement sur les décisions politiques américaines, tout comme au Canada. Cette pression s’intensifie d’autant plus que l’inflation refuse de reculer depuis quelques mois. La nouvelle administration ajoute à cette tension par son approche imprévisible de la guerre commerciale.

« La Fed maintiendra probablement sa prudence jusqu’à l’été, conclut M. Feltmate. La banque centrale hésite à réduire ses taux directeurs face à deux obstacles majeurs : la stagnation récente de l’inflation et le flou entourant la politique tarifaire de la nouvelle administration. »

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Last modified: février 19, 2025

Brett Surbey is a corporate paralegal and freelance writer based out of northern Alberta. His verticals focus on personal and business topics such as finance, corporate law, personal finance, and business development. His work has appeared in Forbes Advisor Canada, Publishers Weekly, Industry West Magazine, and various academic journals. He lives with his wife and their two children.

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