Trump a lancé aux journalistes de la Maison-Blanche : « Le Canada ne peut rien faire pour stopper ces tarifs ». Ces mesures s’imposent, selon lui, pour corriger les déséquilibres commerciaux persistants.
« Les tarifs douaniers sont maintenant établis et s’appliqueront dès demain, a annoncé Trump. Le Mexique et le Canada n’ont plus aucune marge de manœuvre. »
Un tarif de 25 % frappera toutes les importations canadiennes, tandis qu’une taxe de 10 % s’appliquera aux produits énergétiques.
Trump a reporté les tarifs douaniers après l’engagement du Canada et du Mexique à renforcer la sécurité frontalière face au trafic de personnes et de drogues. Ce délai a permis, selon lui, de négocier un « accord économique ». Les attentes de Trump envers le Canada pour lever définitivement cette menace tarifaire demeurent toutefois floues.

Le rendement des obligations canadiennes à 5 ans a plongé de 8 points de base à l’annonce de cette nouvelle, touchant un plancher de 2,52 %, son plus bas niveau depuis trois ans.
Le rendement des obligations canadiennes à 5 ans a chuté, déclenchant une vague de ventes sur les marchés. Le TSX a dégringolé de 1,54 % (perdant 391 points), suivi par le Dow qui a reculé de 1,48 % (649 points). Notre dollar a également fléchi, perdant 0,26 % face au dollar américain pour s’établir à 0,690 6.
Les regards se tournent vers la Banque du Canada pour sa prochaine décision de taux. Les marchés obligataires prévoient désormais une baisse de taux de 25 points de base le 12 mars, avec une probabilité dépassant 70 %.
Le Canada s’engage à riposter.
Ottawa ripostera rapidement aux tarifs imposés. Le Canada appliquera des tarifs de représailles sur les produits américains. Cette mesure rappelle les différends antérieurs ayant conduit à des droits de douane de plusieurs milliards sur l’acier, l’aluminium et les biens de consommation américains. Le gouvernement fédéral dévoilera son plan d’action sous peu.
Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères, a confirmé le plan de riposte d’Ottawa si les taxes entrent en vigueur. Le Canada imposera d’abord un tarif de 25 % sur des produits américains d’une valeur de 30 G$. Trois semaines plus tard, des droits frapperont des marchandises totalisant 125 G$.
Le premier ministre ontarien, Doug Ford, s’est engagé à défendre le secteur manufacturier de la province.
« S’ils cherchent à détruire l’Ontario, je suis prêt à tout faire — même à couper leur énergie — tout en souriant », a affirmé Ford. « Ils doivent ressentir la douleur. S’ils veulent nous attaquer, nous devons répliquer avec encore plus de force. »
Une guerre commerciale prolongée entre les deux pays pourrait avoir des conséquences graves.
La CIBC prévoit qu’un maintien prolongé des tarifs pourrait réduire le PIB canadien de 2 à 5 %. Cette baisse entraînerait la suppression de 350 000 emplois, frappant particulièrement l’Ontario et le Québec, très dépendants des exportations manufacturières et des ressources.
La BMO souligne que les tarifs constituent un risque baissier « clairement négatif » pour le Canada. Elle prévoit une baisse de près de 2 points de pourcentage de la croissance du PIB en 2025.
« Quelques contractions trimestrielles sont probables pour le Canada, c’est-à-dire une récession modérée, avant que la croissance ne reprenne progressivement », indique la prévision de la banque. « Les contre-tarifs et une devise plus faible pourraient faire grimper l’inflation davantage au Canada (d’un peu moins d’un point de pourcentage) qu’aux États-Unis, avant de s’estomper avec l’affaiblissement de l’économie. »
Risques d’inflation et prochaine mesure de la Réserve fédérale.
Les pressions inflationnistes s’intensifient aux États-Unis, au-delà de la tourmente économique canadienne, remettant en question la stratégie de réduction des taux de la Réserve fédérale.
L’économiste Jocelyn Paquet de la Banque Nationale affirme : « Les tarifs imposés à la Chine, au Canada et au Mexique pourraient accélérer le rebond déjà amorcé de l’inflation des biens. »

La simple menace des tarifs douaniers frappe déjà le secteur manufacturier. Les entreprises accélèrent leurs expéditions avant l’application des nouveaux tarifs.
« Cette course contre la montre exerce une pression sur les chaînes d’approvisionnement et entraîne déjà des hausses de prix, comme le montre l’indice des prix payés dans le rapport ISM sur l’industrie manufacturière, souligne-t-il en conclusion. Bien qu’il soit encore prématuré pour la Réserve fédérale d’annoncer la fin de son cycle de détente, ces données devraient l’inciter à rester prudente. »
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Last modified: mars 4, 2025