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La Nouvelle-Écosse exhortée à fermer les «chemins» qui mènent les gens à la rue

La Nouvelle-Écosse peut prendre une mesure importante pour réduire l’itinérance en s’attaquant aux «chemins» qui conduisent les personnes vulnérables à se retrouver dans la rue, a plaidé mardi la directrice d’un refuge pour femmes et enfants.

Nova Scotia homelesslness

par Lyndsay Armstrong

Les baux à durée déterminée et les «rénovictions» sont deux de ces avenues, a affirmé Sheri Lecker, directrice générale d’Adsum for Women and Children, devant un comité législatif à Halifax. Un bail à durée déterminée permet à un propriétaire d’augmenter le coût du loyer bien au-delà du plafond de 5 % fixé par la province, et une «rénoviction» fait référence au fait qu’un locataire est obligé de quitter son logement pour des rénovations qui mènent souvent à des hausses de loyer pour le futur occupant.

Ces deux problèmes ne sont pas nouveaux, mais ils peuvent être résolus par une action politique, a avancé Mme Lecker, ajoutant que l’itinérance en Nouvelle-Écosse a «explosé» ces dernières années.

«Nous devons reconnaître que ces enjeux politiques pourraient être abordés», a-t-elle souligné. 

Après la réunion, Mme Lecker a relevé un autre problème ayant un impact sur l’accessibilité au logement: les règles sur les plafonds de loyer ne sont pas liées à un logement. Ainsi, si un locataire quitte un appartement ou une maison, le propriétaire peut en augmenter considérablement le loyer pour le prochain occupant.

Des statistiques non représentatives

Mme Lecker a ajouté que la totalité des personnes sans abri n’est pas représentée dans les données officielles et que l’itinérance va bien au-delà des tentes que l’on peut voir un peu partout dans la ville. 

Elle a fait référence à une liste de l’Affordable Housing Association of Nova Scotia, composée de 1286 personnes ayant déclaré être sans domicile fixe à Halifax la semaine dernière. Ces données, a-t-elle soutenu, ne représentent pas l’intégralité de la population locale de sans-abri. 

Au moins 197 enfants vivant dans des logements instables sont exclus de la liste, a-t-elle poursuivi, ajoutant que beaucoup plus de personnes sont considérées comme des «sans-abri cachés» et ne déclarent pas être itinérantes. 

Logement et santé étroitement liés

Mme Lecker a rappelé au comité législatif que la santé et la crise du logement ne peuvent pas être traitées séparément et qu’un logement sûr et stable est nécessaire en premier lieu pour améliorer les résultats de santé des Néo-Écossais.

«Le logement est un soin de santé, c’est le fondement de toutes nos vies», a martelé Mme Lecker, ajoutant que pour que les gens puissent prendre rendez-vous pour répondre à leurs besoins de santé ou se remettre d’un problème de santé, ils ont d’abord besoin d’un toit au-dessus de leur tête.

Une étude nationale montre que les Canadiens sans domicile fixe, par rapport aux personnes logées, sont susceptibles d’être plus malades, plus longtemps, et que leurs visites aux urgences durent plus longtemps et coûtent plus cher.

Joy Knight, une haute fonctionnaire du ministère de la Santé, a confirmé mardi que les données des services d’urgence de la Nouvelle-Écosse reflètent cette étude. En moyenne, la visite aux urgences d’une personne sans abri coûte 20 000 $, contre 10 000 $ pour une personne logée en sécurité, a-t-elle illustré.

«La raison en est que le séjour est plus long. Si vous êtes sans abri, nous ne voulons pas vous obliger à partir alors que vous n’avez peut-être nulle part où aller», a expliqué Mme Knight aux journalistes après la réunion. 

Marie-France LeBlanc, PDG du North End Community Health Centre, qui gère un programme de soins de santé primaires pour les personnes sans abri ou mal logées à Halifax, s’est également exprimée devant le comité mardi. 

Mme LeBlanc a déclaré qu’environ 1980 patients sont régulièrement vus par l’équipe de la clinique, composée d’infirmières, de travailleurs sociaux, d’une infirmière praticienne et de trois médecins, qui travaillent à la clinique à temps partiel en plus d’autres responsabilités. Ce nombre s’ajoute aux 5000 autres patients de leur programme clinique, qui fournit des soins de santé à long terme aux personnes qui sont sorties de l’itinérance pour trouver un logement plus sûr, a-t-elle indiqué. 

«Et puis, il y a 4000 autres personnes que nous allons voir si elles se présentent (pour demander des soins)», a ajouté Mme LeBlanc. 

«Nous ne refusons personne pour le moment, car les personnes que nous rencontrons ont été confrontées à des obstacles toute leur vie. Ainsi, lorsqu’elles viendront vers nous, nous ne serons pas un obstacle supplémentaire.»

L’organisation fournit également actuellement des logements à 200 personnes et prévoit d’en offrir 37 autres en mars.

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Last modified: novembre 11, 2024

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