De nouvelles données d’inflation ont été publiées à la veille de l’annonce. Le rapport sur les prix à la consommation de mardi pourrait bien faire pencher la balance.
La banque centrale dévoilera sa décision mercredi matin. Elle publiera également un nouveau Rapport sur la politique monétaire ainsi que des prévisions actualisées.
Les économistes prévoient une baisse des taux à terme, mais une réduction cette semaine reste incertaine. Les décideurs doivent concilier les risques de récession avec une inflation qui s’obstine à rester élevée.
Arguments pour une baisse : droits de douane, indicateurs incertains et contexte économique précaire
RBC et Scotia estiment qu’une escalade des tensions commerciales avec les États-Unis a contraint la Banque à agir en mars.
Ces risques persistent, et RBC anticipe qu’elle verra la Banque du Canada ajouter une dernière baisse de taux de 25 points de base pour amortir un possible coup dur.
La banque centrale constate un fléchissement du moral des entreprises. Son Enquête sur les perspectives des entreprises révèle que les intentions d’embauche sont au plus bas depuis le début de la pandémie, et qu’un tiers des sociétés anticipent une récession.
Le rapport sur l’emploi de mars a également déçu, révélant une perte nette d’emplois et une augmentation du taux de chômage.
La Banque Nationale anticipe cependant une « pause temporaire d’évaluation ». Les indicateurs avancés s’affaiblissent, mais les données économiques concrètes restent stables pour l’instant. Si les tendances actuelles se confirment, la BNC envisage un premier assouplissement dès le 4 juin.
Derek Holt, à la Banque Scotisa, anticipe une désinflation. Il observe un marché du travail en berne, des matières premières moins chères et un essoufflement économique persistant. Le Canada risque également de subir le contrecoup d’un ralentissement américain, les barrières commerciales compliquant l’exportation de ses produits.
Arguments pour un maintien : risques d’inflation et prudence de la BdC
Malgré les difficultés économiques, Desjardins et Scotiabank pensent que la Banque du Canada pourrait suspendre toute nouvelle baisse — au moins pour l’instant.
Desjardins précise que les taux pourraient encore diminuer, mais leur ampleur dépendra de l’évolution des accords commerciaux.
« La tendance des taux d’intérêt reste baissière, mais le point bas du taux directeur dépendra fortement de l’évolution de la politique commerciale », ont écrit les économistes de Desjardins.
Scotia craint une inflation persistante. Les indicateurs d’inflation sous-jacente privilégiés par la Banque restent supérieurs aux prévisions : ils se situent entre 3,5 % et 4 % sur base mensuelle annualisée et désaisonnalisée.
« Ces indicateurs clés restent anormalement élevés depuis mai », affirme Derek Holt. « Cette tendance suggère que la Banque du Canada a assoupli trop rapidement, il est donc temps de faire une pause. »
Les tarifs continuent de peser sur l’inflation, incitant la Banque à adopter une approche prudente concernant les baisses de taux.
Ce qu’on en retient
La Banque décidera-t-elle de baisser ses taux mercredi ? Quoi qu’il en soit, le cycle d’assouplissement n’est pas près de s’arrêter.
Les marchés anticipent toujours une baisse de 25 à 50 points de base cette année. De nombreux économistes estiment même que la première réduction pourrait arriver dès juin, si les indicateurs économiques persistent dans leur fragilité.
Scotia souligne qu’une déclaration de la Banque sur l’inflation, la croissance ou les risques commerciaux peut être aussi déterminante que sa décision concernant les taux.
Prévisions actuelles des six grandes banques concernant le taux directeur et le rendement des obligations
aperçu BdC Aperçu de la Banque du Canada BdC décision de la banque du canada décision de la Banque du Canada sur les taux décision sur les taux de la bdc derek holt Editor's pick La Banque du Canada prévision prévision de la Banque du Canada prévisions de taux bancaires Tableau de prédiction des taux
Last modified: avril 15, 2025