Cette réduction, qui serait la sixième consécutive de la BdC depuis que son taux directeur a atteint un sommet de 5 %, est déjà largement intégrée dans le marché.
Le taux préférentiel pourrait baisser à 5,20 %. Le taux de TD atteindrait quant à lui 5,35 %. Les emprunteurs à taux variable bénéficieraient ainsi d’un nouvel allégement.
Les marchés obligataires intègrent actuellement une probabilité d’environ 83 % d’une baisse de taux d’un quart de point cette semaine—ce qui, par coïncidence, n’est pas très éloigné des résultats du sondage non officiel de CMT sur les baisses de taux de la BdC en cours sur LinkedIn.
Bien que cette décision soit largement anticipée, les futures baisses de taux vont devenir un peu plus difficiles à prévoir.
La Banque du Canada devrait adopter une position plus neutre au cours des prochains mois, particulièrement en raison de l’augmentation des risques géopolitiques et des incertitudes concernant les tarifs américains. En même temps, la Réserve fédérale américaine devrait ralentir le rythme de ses propres baisses de taux, ce qui pourrait influencer l’orientation future de la politique canadienne.
La Banque Scotia se distingue comme unique prévisionniste majeur à déconseiller une baisse des taux de la BdC cette semaine. Derek Holt, chef des marchés des capitaux, admet néanmoins que la banque centrale « pourrait opter pour la facilité en suivant les anticipations du marché. »
Les économistes et les analystes s’expriment ainsi…
Sur l’ampleur de cette baisse de taux et des baisses futures :
- Services économiques TD : « Malgré la baisse de l’inflation globale due aux réductions d’impôts, les pressions sur l’inflation de base se sont accentuées au cours des trois derniers mois, suggérant que les lectures de l’inflation risquent d’augmenter légèrement dans les mois à venir. Cela donnera à la Banque du Canada une raison d’adopter un rythme plus graduel de réductions des taux d’intérêt cette année. Nous prévoyons une réduction d’un quart de point lors d’une décision sur deux en 2025. »
- BMO: “Nous prévoyons que la Banque du Canada agira en mars, mais nous ne pouvons pas exclure une action en janvier. D’ici septembre, avec un taux directeur à 2,50 % qui sera tombé dans la moitié inférieure de la fourchette neutre estimée, nous nous attendons à ce que la Banque marque une pause indéfinie.”
- Desjardins : « Avec l’inauguration du Président Donald Trump… les risques baissiers pour l’économie abondent, notamment en raison de la menace d’un tarif de 25 % devant être introduit le 1er février. Cette incertitude économique renforce notre prévision que la prochaine baisse des taux sera probablement modeste, de 25 points de base, et que les réductions de taux ultérieures devraient être d’une ampleur similaire. »[this week]
- CIBC : « Les données sur l’inflation du Canada vont devenir encore plus difficiles à analyser en janvier, avec l’impact sur un mois complet de l’allégement de la TPS/TVH. Toute nouvelle concernant les tarifs va également brouiller les perspectives d’inflation. Cependant, malgré la volatilité, il semble que les pressions sur les prix de base soient suffisamment faibles, et l’économie suffisamment fragile, pour justifier une réduction de 25 points de base des taux d’intérêt par la Banque du Canada la semaine prochaine. » [this]
Sur l’impact des tarifs américains :
- Banque Nationale : « Les taux vont probablement baisser davantage si des tarifs sont appliqués, mais la question plus incertaine est de savoir jusqu’où ils devront chuter. Étant donné le haut degré d’incertitude, c’est une question à laquelle le Conseil de direction ne voudra pas répondre, mais ils pourraient se sentir à l’aise d’expliquer que la trajectoire des taux serait orientée à la baisse dans ce scénario… À quoi cela pourrait-il ressembler ? Nous pouvons envisager un cycle de baisse “à deux vitesses” où la BdC réduirait les taux jusqu’à environ 2 % pendant que l’inflation connaît un pic temporaire, puis les baisserait davantage après ce pic, laissant l’économie meurtrie. »
- Services économiques RBC : Les tarifs douaniers représentent une situation complexe pour les banques centrales. Ils tendent à augmenter les coûts (effet inflationniste), mais ils affaiblissent également l’économie (effet déflationniste). La plupart des banques centrales ont clairement indiqué qu’elles sont moins susceptibles de réagir à l’inflation directement générée par les tarifs douaniers, car ils augmentent le prix une seule fois et ne contribuent plus ensuite aux pressions inflationnistes d’une année sur l’autre. Cependant, l’impact ultérieur de l’inflation croissante causée par une baisse de la demande pourrait être plus dommageable. La façon dont la Banque du Canada réagira à cet environnement n’est pas claire, mais cela a des implications pour d’autres secteurs comme l’immobilier qui pourraient bénéficier d’une compensation grâce à de nouvelles baisses des taux d’intérêt.
Prévisions actuelles des six grandes banques concernant le taux directeur et le rendement des obligations
aperçu BdC Aperçu de la Banque du Canada Banque Nationale BdC bmo cibc desjardins inflation La Banque du Canada prévisions de baisse des taux prévisions de la bdc rbc economics services économiques TD tarifs
Last modified: février 19, 2025