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Le marché de l’emploi canadien : un risque plus important que les renouvellements hypothécaires selon RBC

RBC avertit que le marché de l’emploi en déclin pourrait représenter une menace plus importante pour l’économie canadienne, alors que les craintes liées au renouvellement des hypothèques s’atténuent.

Unemployment ahead

Ces dernières années, beaucoup redoutaient que le « précipice des renouvellements hypothécaires » ne bouleverse l’économie canadienne. Cette crainte s’est intensifiée après les hausses agressives des taux d’intérêt par la Banque du Canada.

Mais un rapport de RBC révèle une autre source d’inquiétude : le marché de l’emploi et la hausse du chômage.

La menace des renouvellements hypothécaires ne s’est pas concrétisée

Nathan Janzen, économiste chez RBC, nuance la situation. Les renouvellements hypothécaires poseront certes des défis et freineront l’économie. Ils ne provoqueront cependant pas d’effondrement économique total.

L’économiste explique : « Nous avions prédit il y a près d’un an que la vague de renouvellements hypothécaires de 2025 serait gérable. Deux conditions clés doivent toutefois être remplies : des baisses de taux par la Banque du Canada et un marché de l’emploi stable. »

M. Janzen poursuit : « La première condition est clairement remplie. La seconde nous inquiète davantage. Une série de données sur le marché du travail continue de s’affaiblir. Les paiements hypothécaires plus élevés réduisent certes le revenu disponible dans l’économie. Mais la hausse du chômage produit le même effet. »

Taux de chômage des grandes régions métropolitaines

Le taux de chômage national atteignait 6,5 % en septembre. Il a légèrement baissé par rapport à août (6,6 %), son plus haut niveau depuis 2017. Ce taux grimpe progressivement depuis début 2023, où il était à 5 %.

Bon nombre des plus grandes régions métropolitaines du pays ont connu des augmentations plus drastiques, avec des taux de chômage élevés à Toronto (8 %), à Edmonton (8,6 %) et à Windsor (9,2 %).

Une augmentation de 1 % du chômage réduit généralement le revenu disponible des ménages de 0,5 %. RBC prévoit que le taux de chômage augmentera graduellement pour atteindre 7 % d’ici le début de 2025 au Canada. Oxford Economics, quant à lui, prévoit que le taux de chômage culminera à 7,3 % d’ici la fin de 2024 ou le début de 2025.

« Il s’agit d’une augmentation significative et de plus d’un point de pourcentage au-dessus des niveaux pré-pandémiques, note M. Janzen. Mais nous surveillons une détérioration qui pourrait s’étendre au-delà. »

Il ajoute que les offres d’emploi ont chuté de 25 % par rapport à l’année dernière, et que si cette tendance se poursuit, elle pourrait exacerber davantage le chômage, poussant les taux au-delà des prévisions actuelles.

Hausse du chômage au Canada

« Le taux de chômage est maintenant supérieur aux niveaux pré-pandémiques et le taux de postes vacants est plus faible, ajoute l’économiste. Toute nouvelle baisse de la demande d’embauche augmente le risque que le taux de chômage augmente davantage. »

La menace des renouvellements s’estompe

Les récentes baisses de taux de la Banque du Canada – de 75 points de base (0,75 %) jusqu’à présent, et d’autres sont à venir – ont apporté un soulagement bien nécessaire, bon nombre d’entre eux bénéficiant déjà d’une réduction des paiements ou d’une augmentation des cotisations de capital.

Pendant ce temps, les prêteurs ont réduit les taux hypothécaires fixes tout au long de l’été, en raison de la baisse des rendements obligataires. Ensemble, ces changements donnent aux emprunteurs plus de marge de manœuvre alors que beaucoup d’entre eux approchent du renouvellement de leur prêt hypothécaire.

M. Janzen ajoute : « Les rendements des obligations d’État à cinq ans, qui déterminent les taux hypothécaires fixes à 5 ans, ont chuté en conséquence, et les rendements des obligations d’État du gouvernement canadien à 2 ans, le principal facteur de variation des coûts d’emprunt pour les prêts hypothécaires d’un à 3 ans, sont inférieurs aux niveaux d’il y a deux ans. »

Le taux hypothécaire varie selon le terme

De nombreux prêts hypothécaires d’un à trois ans sont sur le point d’être renouvelés à des taux plus bas, tandis que les détenteurs de prêts hypothécaires à taux variable bénéficient déjà d’un allègement grâce à des paiements réduits ou à une augmentation des cotisations de capital. Toutefois, les paiements pour les hypothèques à taux fixe de quatre et cinq ans devraient encore augmenter considérablement, car les taux actuels restent plus élevés que les années précédentes.

« Ces défis, en particulier pour certains ménages, ne doivent pas être ignorés, reconnaît M. Janzen. Cependant, l’augmentation sera plus faible qu’elle ne l’aurait été sans les baisses de taux d’intérêt de la Banque du Canada, et augmentera les paiements hypothécaires totaux en 2025 d’environ 0,1 % du revenu disponible total des ménages, selon nos calculs. »

De plus, M. Janzen affirme que les prix élevés des maisons et la valeur nette importante des propriétaires offrent aux emprunteurs plus de flexibilité, comme la possibilité de refinancer avec des périodes d’amortissement plus longues pour réduire les paiements mensuels si nécessaire.

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Last modified: février 19, 2025

Steve Huebl is a graduate of Ryerson University's School of Journalism and has been with Canadian Mortgage Trends and reporting on the mortgage industry since 2009. His past work experience includes The Toronto Star, The Calgary Herald, the Sarnia Observer and Canadian Economic Press. Born and raised in Toronto, he now calls Montreal home.

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