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Les grandes banques sabrent leurs prévisions de taux d’intérêt

La récente volatilité des marchés financiers mondiaux impacte directement les prévisions de taux d’intérêt au Canada. Ces dernières chutent rapidement, telles des feuilles d’automne balayées par un vent violent.

Big banks slashing rate forecasts

La TD, la CIBC et la BMO ont initié cette tendance en révisant leurs prévisions. Elles anticipent désormais que la Banque du Canada réduira les taux d’intérêt plus rapidement et plus significativement au cours des 16 prochains mois.

Il y a quelques semaines, nous avons publié les prévisions de taux d’intérêt de la CIBC et de la TD, qui annonçaient une baisse supplémentaire des taux de la Banque du Canada de 175 points de base (1,75 point de pourcentage) d’ici à la fin de 2025.

Eh bien, les deux banques ont mis à jour ces prévisions et prévoient maintenant un assouplissement de 200 pdb (deux points de pourcentage) d’ici la fin de 2025. Ce recul ramènerait le taux cible du financement à un jour à 2,50%, un niveau observé pour la dernière fois à l’automne 2022.

Les prévisions actualisées de RBC, de la CCBN et de la Scotia, suite aux turbulences des marchés de la semaine passée, n’ont pas encore été publiées. Elles devraient cependant inclure des révisions à la baisse du taux cible du financement à un jour de la Banque du Canada.

BanqueTaux cible actuel :Taux cible :
T4 24
Taux cible :
T4 25
Obligations 5 ans :
T4 24
Obligations 5 ans :
T4 25
BMO_Logo transparent4,50 %3,75 % (-50 pb) 3,00 % (-100 pb)2,95 %
(-35 pb)
2,90 %
(-25 pb)
4,50 %4,00 % (-25 pb)2,50 % (-25 pb)S.O.S.O.
National_Bank_of_Canada-Logo_transparent24,50 %4,00 %3,00 %3,15 %3,00 %
RBC logo4,50 %4,00 %3,00 %3,00 %3,00 %
4,50 %4,00 %3,25 %3,45 %3,50 %
4,50 %3,75 % (-50 pb)2,50 % (-25 pb)2,95 %
(-30 pb)
2,65 %
(-5 pb)

Qu’est-ce qui tourmente les marchés financiers

La tourmente des marchés a véritablement débuté vendredi, principalement en raison d’événements au Japon et aux États-Unis.

Au Japon, des inquiétudes sont apparues suite à un changement dans la politique de taux d’intérêt négatifs de longue date de la Banque du Japon. Le 31 juillet, la banque centrale a relevé son taux directeur à court terme à 0,25%, son plus haut niveau en 15 ans, passant d’une fourchette de 0 à 0,1%.

Ce changement a entraîné la déconfiture des spéculations sur le yen, où les investisseurs empruntaient le yen à des taux bas pour investir à l’étranger. Ce revirement rapide a provoqué une forte liquidation des actions japonaises, qui s’est ensuite propagée aux marchés financiers mondiaux.

Pendant ce temps, aux États-Unis, les craintes grandissent que les taux d’intérêt élevés de la Réserve fédérale ne provoquent une récession économique et que la banque centrale soit trop lente à réagir.

La récente faiblesse des données sur l’emploi et les résultats décevants des grandes entreprises technologiques ont renforcé les attentes de baisses de taux imminentes, accentuant l’instabilité du marché et la chute des bons du Trésor américain à 10 ans.

Les mouvements du marché canadien suivant souvent ceux des marchés américains, les rendements des obligations canadiennes ont également chuté à leurs plus bas niveaux en deux ans, entraînant une nouvelle série de réductions de taux hypothécaires fixes.

La BdC de plus en plus préoccupée du risque de baisse

De nouvelles constatations de la Banque du Canada ont renforcé la confiance que les taux sont susceptibles de baisser de façon constante à court terme.

Le résumé des délibérations de la réunion de politique monétaire du 24 juillet a révélé que la Banque est désormais plus préoccupée par les risques de baisse pour les perspectives que par les risques à la hausse de l’inflation.

« Les risques de baisse de l’inflation ont pris une plus grande importance dans leurs délibérations qu’ils ne l’avaient fait lors des réunions précédentes », peut-on lire dans le résumé, ajoutant que le Conseil des gouverneurs met maintenant « davantage l’accent sur la nature symétrique de la cible d’inflation. »

« À l’instar du Rapport sur la politique monétaire de juillet, les délibérations ont porté sur les risques à la baisse pour les perspectives de dépenses de consommation, alors qu’un nombre croissant de ménages renouvellent des prêts hypothécaires à des taux plus élevés en 2025 et 2026 et que la faiblesse du marché du travail s’accroît », a écrit Michael Davenport, économiste chez Oxford Economics.

« Nous partageons cette préoccupation et nous pensons que la vague de renouvellements de prêts hypothécaires et de pertes d’emplois de construction amènera les consommateurs à réduire leurs dépenses discrétionnaires à court terme. Cela devrait empêcher une reprise significative des dépenses de consommation jusqu’au second semestre de 2025 et convaincre la BdC que d’autres baisses de taux sont nécessaires », a-t-il ajouté.

Tous les observateurs ne croient pas que le débat sur les perspectives de baisse des taux de la Banque du Canada est un « contraste dichotomique » entre la réduction des taux face à une récession imminente et l’absence de réduction du tout. Derek Holt, de la Banque Scotia, préconise une approche plus équilibrée.

« J’ai fait valoir que l’assouplissement est approprié pour rééquilibrer les risques d’une politique considérablement restrictive, mais que les mesures devraient être suivies avec soin, a-t-il écrit. Réduire trop vite et de manière trop agressive avec des directives très accommodantes risque de ressusciter les forces inflationnistes. L’économie est résiliente et le risque d’inflation demeure élevé, alors soyez prudent dans l’élaboration de la politique monétaire. »

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Last modified: février 19, 2025

Steve Huebl is a graduate of Ryerson University's School of Journalism and has been with Canadian Mortgage Trends and reporting on the mortgage industry since 2009. His past work experience includes The Toronto Star, The Calgary Herald, the Sarnia Observer and Canadian Economic Press. Born and raised in Toronto, he now calls Montreal home.

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