La Banque du Canada (BdC) constate une diminution du risque de surchauffe du marché immobilier. Elle cite les problèmes d’abordabilité persistants comme facteur clé du ralentissement de la demande.
Le dernier résumé des délibérations de la BdC, à l’origine de l’annonce du 24 juillet sur les taux, souligne l’effet modérateur des coûts d’emprunt élevés sur la demande de logements. Il reconnaît aussi les défis continus d’abordabilité et les contraintes d’offre.
La baisse des taux hypothécaires et une croissance démographique supérieure aux prévisions pourraient « stimuler la demande ». Toutefois, le Conseil de direction juge cette perspective moins préoccupante qu’auparavant.
Le résumé note : « Les craintes d’une hausse soudaine des prix immobiliers due à une demande refoulée ont diminué. » Il ajoute : « Les défis d’abordabilité semblent freiner la demande plus que prévu. »
Le Conseil prévoit que les problèmes d’abordabilité pourraient pousser plus de gens vers la location. Cette tendance risque d’exercer une pression à la hausse sur les loyers, récemment stabilisés.
Faire l’équilibre entre l’inflation et le PIB
Le Conseil de la Banque du Canada a centré ses discussions sur un délicat équilibre. Il cherche à maîtriser l’inflation tout en soutenant la croissance économique.
Les membres du Conseil ont analysé en profondeur l’inflation, le PIB et le marché du travail canadien. Voici les points saillants de leurs échanges :
Inflation
Dernières données (juin) : IPC global : +2,7 % ; IPC-médian : 2,6 % (contre 2,7 %) ; IPC-tronqué : 2,9 % (inchangé)
Le Conseil des gouverneurs a salué les progrès sur le front de l’inflation. L’IPC global reste dans la fourchette neutre de 1 % à 3 % depuis janvier. Les mesures d’inflation fondamentale privilégiées par la Banque se sont « considérablement atténuées » depuis avril.
Le résumé note : « Les membres ont observé que l’inflation était moins généralisée parmi les biens et services. La part des composantes dépassant 3 % approche sa moyenne historique. » Il ajoute : « Dans l’ensemble, les membres prévoient une baisse graduelle de l’inflation fondamentale à environ 2,5 % au second semestre, puis une nouvelle diminution en 2025. »
Croissance du PIB
Dernières données (mai) : PIB en hausse de 0,2 % (au-dessus des prévisions de +0,01 %). L’estimation flash de juin indique +0,1 %.
La croissance économique ralentit mais reste positive au deuxième trimestre. La Banque note qu’elle est « tirée en grande partie par la croissance démographique ». Cependant, la BdC reconnaît que le PIB par habitant « semblait s’être contracté ».
Le Conseil anticipe une reprise au second semestre, avec une croissance de 2,25 % sur deux ans. Le résumé précise : « Ces prévisions s’appuient largement sur un regain de l’investissement résidentiel, de la consommation et des exportations. »
La BdC souligne les lectures « volatiles » de la croissance salariale, envoyant des « signaux mitigés ». Elle note toutefois que cette croissance reste élevée à environ 4 %, dépassant celle de la productivité.
Emploi
Dernières données (juin) : Création de 1 400 emplois (+1 900 à temps partiel, -3 400 à temps plein). Taux de chômage : 6,4 % (contre 6,2 %)
Le Conseil de la Banque du Canada prévoit une faiblesse persistante du marché du travail. La croissance de la main-d’œuvre devrait surpasser celle de l’emploi à court terme.
Le Conseil cite l’Enquête canadienne sur les attentes des consommateurs. Elle révèle un pessimisme croissant face aux perspectives d’emploi et une inquiétude accrue quant aux pertes d’emplois potentielles.
Parallèlement, l’Enquête sur les perspectives des entreprises montre une baisse des signalements de pénuries de main-d’œuvre. Ce chiffre approche les plus bas niveaux historiques de l’enquête.
Autres baisses de taux en vue
Le Conseil des gouverneurs de la Banque s’accorde sur un point : les taux d’intérêt pourront continuer à baisser « si l’inflation continuait à baisser conformément à la projection ».
Le résumé note : « Les forces opposées influençant l’inflation laissent présager des progrès irréguliers et de possibles revers vers la cible. »
Les membres ont exprimé diverses opinions sur l’évolution de ces facteurs et leur impact sur l’échelonnement des futures baisses de taux.
Le résumé précise enfin : « Face à ces incertitudes, les gouverneurs ont convenu qu’il n’y avait pas de trajectoire prédéterminée pour le taux directeur. Ils prendront leurs décisions une réunion à la fois. »
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Last modified: août 8, 2024