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Les consommateurs canadiens sont plus résilients que ne le suggère le rapport sur le commerce de détail selon Scotiabank

Les consommateurs canadiens résistent mieux que prévu aux aléas économiques, révèle l’analyse de la Banque Scotia, et ce malgré la stagnation des ventes au détail en novembre.

Consumer spending proving resilient

Derek Holt, économiste à la Banque Scotia, souligne dans son étude « The Underappreciated Canadian Consumer » que les ventes au détail, bien qu’immobiles à 67,6 milliards de dollars en novembre, cachent une force insoupçonnée lorsqu’on regarde le tableau d’ensemble.

L’analyste s’insurge contre le « non-sens des prophètes de malheur concernant le consommateur canadien ». Il invite ses collègues à « s’en tenir aux faits » plutôt qu’à manipuler les données pour justifier leurs prévisions de baisse des taux.

Le rapport de Statistique Canada montre une stagnation des ventes au détail en novembre. Les ventes ont reculé dans six sous-secteurs sur neuf. Les ventes de base, hors carburant et véhicules, accusent une baisse mensuelle de 1 %. Les volumes de ventes affichent pour leur part un repli de 0,4 %.

M. Holt souligne toutefois que le commerce de détail a réalisé sa plus forte progression semestrielle depuis 2017 au cours des six derniers mois de 2024, abstraction faite du rebond de 2020 après la pandémie.

Cette observation tient compte de l’estimation anticipée de Statistique Canada d’une croissance des ventes de 1,6 % d’un mois à l’autre en décembre.

« On peut en déduire également que les volumes ont rebondi de 1 % en décembre, ou peut-être même jusqu’à 2 %, ajoute M. Holt. C’est la tendance qui compte et tout a commencé au début du deuxième semestre 2024 », a-t-il déclaré. « Les volumes des ventes au détail en termes mensuels désaisonnalisés et annualisés ont augmenté de 10 % en juillet, 7 % en août, 11 % en septembre, 3 % en octobre, ont chuté de plus de 4 % en novembre, et ont connu une hausse à deux chiffres estimée à plus de 12 % en décembre. »

La suspension de la TPS/TVH a des répercussions.

Les consommateurs canadiens ont repoussé leurs achats en novembre pour bénéficier de l’exonération fiscale fédérale débutée en décembre. De nombreux observateurs le soulignent.

M. Holt croit cependant que l’impact de la suspension de la TPS/TVH a été surestimé.

L’auteur met en garde contre l’excès d’enthousiasme suscité par cette tournure : « La plupart des baisses de TPS/TVH de décembre ont concerné des dépenses non incluses dans la manière dont le Canada rapporte les ventes au détail », souligne-t-il.

Par exemple, les dépenses pour des aliments non assujettis à la TPS/TVH provenant de restaurants représentaient environ 40 % des articles touchés. Les boissons alcoolisées, qui représentaient près de 20 % des articles exempts, étaient seulement partiellement incluses dans les ventes au détail (en magasin) et partiellement exclues (dans les bars/restaurants).

« Plus de la moitié des produits concernés par le congé de taxe échappent totalement aux statistiques des ventes au détail », souligne l’économiste.

En réalité, une grande partie des dépenses des consommateurs n’est pas comptabilisée dans le rapport sur les ventes au détail de Statistique Canada. Les billets d’avion, les repas en restaurant, les concerts, les événements sportifs, l’hôtellerie et les services financiers sont autant d’exemples de ces dépenses non prises en compte.

« Les six concerts de Taylor Swift à Toronto et ceux qui suivront à Vancouver ? Non inclus dans les ventes au détail, dit M. Holt. Ni aucune des dépenses associées en hôtels, taxis, vols, restaurants, bars, etc. »

Pour ce type de dépenses, nous devons nous tourner vers d’autres sources, comme le rapport de Statistique Canada sur les dépenses dans les restaurants et les bars (graphique illustré à droite), qui montre que « les niveaux sont robustes et la tendance récente est à la hausse ». M. Holt fait également référence aux statistiques du transport aérien de 2024 (graphique illustré à droite), qui ne sont pas non plus incluses dans le rapport sur les ventes au détail.

Les indicateurs par habitant posent un problème

Derek Holt réfute l’idée d’une baisse des ventes par habitant malgré la poussée démographique récente.

L’analyste affirme que les résidents temporaires constituent la principale source de croissance démographique. Ces populations, qu’il s’agisse d’étudiants internationaux, de travailleurs étrangers ou de demandeurs d’asile, ont des habitudes de consommation différentes des Canadiens de naissance et des résidents permanents. Leur inclusion dans les calculs par habitant fausserait donc les résultats.

« Les nouvelles politiques migratoires réduiront le nombre de résidents temporaires. Les migrants restants généreront des dépenses qui devraient stimuler la consommation par habitant—sauf si Trump provoque un désastre total », conclut M. Holt.

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Last modified: janvier 24, 2025

Steve Huebl is a graduate of Ryerson University's School of Journalism and has been with Canadian Mortgage Trends and reporting on the mortgage industry since 2009. His past work experience includes The Toronto Star, The Calgary Herald, the Sarnia Observer and Canadian Economic Press. Born and raised in Toronto, he now calls Montreal home.

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