Family Lending Canada a réorienté ses activités vers le secteur agricole en 2019. Cette société, fondée en 2001, opère désormais sous une nouvelle marque. EQ Bank et une autre grande institution financière non identifiée assurent la souscription.
Farm Lending Canada s’allie aujourd’hui au géant BMO. Son PDG Robb Nelson évoque l’arrivée possible d’un quatrième partenaire d’envergure.

« Les banques adorent toutes cette catégorie d’actifs, et nos méthodes les ont convaincus », a-t-il confié à Canadian Mortgage Trends. « Notre approche pour un partenariat de prêt les a séduits. Ils ont salué notre gestion d’entreprise et nos actifs avant de nous rejoindre. »
Le PDG explique : « Les banques exigent cinq années d’antécédents avant tout engagement ». Le fonds AgriRoots de Farm Lending Canada franchit aujourd’hui ce cap décisif. Les institutions financières affluent désormais pour participer.
« Au final, cela nous donne un coût du capital plus bas que nous pouvons répercuter sur le consommateur, et cela nous donne beaucoup plus de capital, déclare Robb Nelson. Le marché se chiffre en plusieurs milliards, et nous avons besoin d’accéder à du capital moins cher et en plus grande quantité, c’est donc ce que permet ce partenariat. »
L’annonce fait suite à un engagement récent de 60 millions de dollars de Financement agricole Canada envers Glengarry Farm Financial Corporation pour aider les agriculteurs à surmonter des difficultés financières temporaires.
Pourquoi les courtiers devraient se lancer dans le financement agricole ?
De nombreux facteurs identiques qui font de cette classe d’actifs une favorite de Bay Street font de l’espace du prêt alternatif agricole une opportunité attrayante pour les courtiers, particulièrement ceux ayant des liens avec les communautés agricoles du pays, explique Nelson.
« Cette classe d’actifs résiste à l’inflation et progresse continuellement. Sa valeur n’a pas chuté depuis 1986. Elle évolue indépendamment des secteurs commercial et résidentiel. Les investisseurs devraient s’y intéresser car elle échappe aux fluctuations qui affectent les marchés commerciaux et résidentiels. »
M. Nelson admet que le crédit agricole ne convient pas à tous les courtiers. Mais les professionnels issus du monde rural ou habitant à proximité devraient selon lui explorer cette voie prometteuse.
« Ils connaissent déjà tout sur les habitudes d’emprunt des agriculteurs, mais ils n’ont jamais eu de produit à leur proposer ; c’est le premier, dit-il. Cela permet à tous les courtiers et agents hypothécaires ruraux à travers le pays d’avoir une offre de produit et d’être rémunérés dessus, car nous versons une commission aux courtiers ; cela n’avait jamais existé auparavant.
Le fonds AgriRoots, précise M. Nelson, propose essentiellement des prêts-relais courts de 18 mois en moyenne, permettant aux agriculteurs de réintégrer le circuit bancaire classique.
« Nous ne garantissons que la sortie — nous ne sommes pas un prêteur en capital, nous sommes uniquement dans le transitoire », dit-il. « La communauté des courtiers aide donc l’agriculteur à deux reprises ; ils le font passer d’une situation où il a besoin d’un crédit alternatif à un crédit principal pendant cette période de 18 mois. »
Un secteur émergent promis à l’expansion
Robb Nelson constate que les produits agricoles se faisaient rares chez les courtiers quand il a débuté dans le métier il y a 25 ans.
Au fur et à mesure que le réseau de courtiers se développait, l’industrie s’est étendue des grandes villes vers les petites villes et les communautés rurales et est devenue plus sensible à leurs besoins particuliers. Parallèlement, les changements réglementaires ont rendu plus difficile pour les prêteurs d’offrir des produits adaptés à ces emprunteurs.
« Notre entreprise soutient un créneau délaissé par les prêteurs traditionnels. Ces institutions provinciales et fédérales disposaient jadis d’une certaine souplesse, mais les nouvelles réglementations la leur ont retirée. Notre solution répond aux besoins des 20 % d’agriculteurs qui doivent désormais trouver des financements alternatifs. »
Ce type de crédit spécialisé s’apprête à exploser quand les agriculteurs transmettront leurs terres à leurs enfants.
« Vingt pour cent des producteurs agricoles partiront à la retraite d’ici huit ans. Cette transition implique le transfert de 200 milliards de dollars d’actifs. Le secteur agricole devra trouver des solutions de financement pour une partie de cette somme, alors qu’il ne supporte aujourd’hui que 190 milliards de dettes. La capacité d’emprunt devra bondir de 50 à 70 % au cours des huit prochaines années pour y faire face. »
bmo crédit agricole Editor's pick Farm Lending Canada financement agricole Financement agricole Canada Glengarry Farm Finance Robb Nelson
Last modified: février 6, 2025