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La crise du logement demande bien plus que des réformes hypothécaires selon la présidente de PHC

Les récentes réformes hypothécaires introduites par le gouvernement fédéral, bien qu’elles soient un pas dans la bonne direction, ne suffisent pas à résoudre pleinement la crise croissante de l’accessibilité au logement au Canada, selon Lauren van den Berg, PDG de Professionnels hypothécaires du Canada.

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La PDG de Professionnels hypothécaires du Canada, Mme Lauren van den Berg, a exprimé son appréciation pour les récentes mesures prises par le gouvernement lors de son témoignage devant le Comité permanent des finances jeudi. La présidente a notamment salué l’allongement des périodes d’amortissement pour les acheteurs d’une première maison et l’augmentation du plafond des prêts hypothécaires assurés à 1,5 million de dollars.

« Nous saluons l’action du gouvernement dans la mise en œuvre de ces changements. Toutefois, certains aspects cruciaux méritent encore notre attention, » a souligné Mme van den Berg.

Interrogée sur la « mort » du rêve d’accession à la propriété pour de nombreux Canadiens de la classe moyenne — une idée avancée plus tôt dans la semaine par l’expert hypothécaire Ron Butler — Mme van den Berg a reconnu les défis majeurs auxquels sont confrontés les Canadiens. Elle a néanmoins adopté un ton plus optimiste.

« L’accès au logement reste le défi financier majeur des ménages canadiens aujourd’hui », a-t-elle affirmé.

La PDG a mis en lumière le déséquilibre croissant entre les coûts du logement et les revenus, particulièrement dans les grandes métropoles comme Toronto et Vancouver. Dans ces villes, de nombreuses familles consacrent jusqu’à 84 % et 106 % de leurs revenus au logement. « Nous faisons face à une véritable crise nationale qui exige une action concertée de tous les paliers de gouvernement », a-t-elle dit.

Mme van den Berg a néanmoins insisté : malgré les avancées des récentes réformes, des efforts supplémentaires s’imposent pour « préserver l’accès à la propriété et maintenir ce rêve vivant »

« Ce n’est pas qu’une question économique, a-t-elle affirmé. C’est une affaire de bien-être national qui touche au cœur même de nos communautés. »

Une Table de concertation nationale sur le logement

Mme Van den Berg a mis en lumière deux enjeux prioritaires exigeant une action rapide : étendre l’amortissement sur 30 ans à tous les acheteurs immobiliers, au-delà des seuls primo-accédants, et créer une Table de concertation nationale sur le logement — une revendication phare de PHC.

« Cette table de concertation rassemblera tous les paliers de gouvernement, les chefs de file de l’industrie et la société civile, a expliqué Mme van den Berg. Elle favorisera un dialogue continu et l’élaboration de solutions durables à la crise du logement abordable. Malgré les efforts louables des gouvernements provinciaux et municipaux pour lever les obstacles au logement, une action fédérale coordonnée reste indispensable. »

« Elle a souligné qu’un tel forum permanent permettrait d’aborder les défis du logement au Canada de façon globale. Cela démontrerait aussi l’engagement durable du gouvernement pour résoudre cette crise. »

« L’association demande au gouvernement de fusionner le Régime d’accession à la propriété et le Compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété. Cette fusion simplifierait le processus pour les premiers acheteurs et les aiderait à mieux gérer leurs économies pour la mise de fonds. »

Vérification numérique des revenus : une nécessité pressante

Mme van den Berg a également recommandé la création d’un outil numérique de vérification des revenus. Selon elle, cet outil simplifierait grandement les demandes de prêt hypothécaire et contribuerait à déjouer la fraude.

Mme van den Berg a critiqué les méthodes manuelles actuelles de vérification des revenus pour les prêts hypothécaires. Elle les juge dépassées, lentes et vulnérables à la fraude. Elle propose un outil numérique sécurisé, lié à l’Agence du revenu du Canada. Cet outil permettrait aux acteurs de confiance du secteur hypothécaire de vérifier les revenus instantanément. Il réduirait ainsi la fraude et améliorerait l’efficacité pour les prêteurs et les acheteurs.

« La fraude hypothécaire augmente depuis un moment, a-t-elle souligné. Pour combattre ce fléau tout en protégeant la confidentialité des données, un outil numérique de vérification des revenus s’avère indispensable. »

Selon Equifax Canada, la fraude hypothécaire a bondi de 30 % par rapport à l’ère prépandémique. Le Centre antifraude du Canada révèle que les pertes dues à la fraude ont atteint 569 millions de dollars en 2023.

Mardi, Ron Butler, expert en prêts hypothécaires chez Butler Mortgage, a témoigné devant le comité. Il a exprimé sa déception face à la lenteur de la mise en place de la vérification numérique des revenus.

L’ARC avait promis d’étudier un outil numérique de vérification des revenus lors du budget fédéral au printemps. Cependant, peu d’avancées ont été réalisées depuis cette annonce.

Dans son témoignage, M. Butler a déploré l’inaction persistante. « Rien n’a été fait, et rien ne se fera probablement avant l’an prochain », a-t-il déclaré. Il a exprimé sa frustration face aux retards d’une solution qui réduirait la fraude hypothécaire et simplifierait l’achat immobilier.

« Mon espoir le plus cher est d’éradiquer la fraude hypothécaire liée aux faux documents de revenus au Canada, a-t-il déclaré. Même si ce problème n’est pas généralisé, un millier de cas est déjà excessif. Et croyez-moi, nous dépassons largement ce chiffre. »

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Last modified: octobre 25, 2024

Steve Huebl is a graduate of Ryerson University's School of Journalism and has been with Canadian Mortgage Trends and reporting on the mortgage industry since 2009. His past work experience includes The Toronto Star, The Calgary Herald, the Sarnia Observer and Canadian Economic Press. Born and raised in Toronto, he now calls Montreal home.

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