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La vigueur inattendue du commerce de détail risque de freiner la baisse des taux directeurs canadiens

La flambée des ventes de décembre pousse la Banque du Canada à suspendre ses baisses de taux en mars.

Canadian retail sales report

Le commerce de détail canadien a bondi de 2,5 % en décembre, culminant à 69,6 milliards de dollars. Statistique Canada n’avait pas enregistré une telle progression mensuelle depuis mi-2022.

Les détaillants de produits alimentaires et de boissons ont mené la hausse généralisée (+3,5 %), suivis des concessionnaires automobiles (+1,9 %). Les ventes au détail de base ont aussi progressé de 2,5 %, récupérant après la baisse de novembre.

Une frénésie de dépenses alimentée par une pause de la TPS.

La vigueur des ventes de décembre s’explique par le congé de TPS/TVH. Les analystes constatent que les consommateurs ont massivement retardé leurs achats jusqu’au 15 du mois.

Les analystes de Desjardins soulignent l’essor du commerce de détail. Les ventes réelles ont bondi de 10,2 % sur trois mois en décembre. Les consommateurs ont accru leurs dépenses, tant en valeur absolue que relative, inversant la tendance morose du début 2024.

Les dépenses ont bondi en décembre, mais ce fut bref. En janvier, les ventes au détail ont chuté de 0,4 %, confirmant que le caractère éphémère de ce congé de taxe.

La morosité économique risque d’entamer la confiance des consommateurs, affirme Tony Stillo, responsable des études économiques canadiennes chez Oxford Economics.

« Nous devrons attendre de voir dans quelle mesure l’incertitude accrue provenant de la menace de guerre commerciale amène les ménages à réduire leurs dépenses, particulièrement pour les articles coûteux », écrit-il.

Chez CIBC, Andrew Grantham prévoit une baisse des dépenses des ménages ce trimestre face aux tensions commerciales.

crit-il,« L’incertitude récente concernant les tarifs douaniers pourrait avoir conduit les ménages à resserrer à nouveau les cordons de la bourse s’il y avait des inquiétudes concernant les perspectives d’emploi. Nous nous attendons à ce que les dépenses de consommation ralentissent au premier semestre de cette année, avant d’accélérer à nouveau au second semestre et en 2026 si un scénario catastrophe concernant les tarifs est évité. »

L’impact sur la Banque du Canada

La vigueur des ventes de décembre devrait inciter la Banque du Canada à maintenir ses taux en mars, confirmant les prévisions du marché qui n’accordait que 30 % de chances à une baisse.

« Il semble que le Père Noël avait beaucoup de cadeaux pour les Canadiennes et Canadiens en décembre, car il est difficile de trouver des points préoccupants dans ce rapport », écrit l’économiste de BMO Shelly Kaushik. « Même si l’élan s’essouffle au début de la nouvelle année, ces chiffres renforcent l’argument en faveur d’une pause de la Banque du Canada lors de la réunion du mois prochain. »

Maëlle Boulais-Préseault, économiste principale chez Desjardins, et d’autres partagent cette opinion. Elle note que la croissance du PIB réel au quatrième trimestre atteint 1,9 %, dépassant légèrement la prévision de 1,8 % de la Banque du Canada.

Mme Boulais-Préseault redoute cependant un déclin de la consommation fin 2025, sous l’effet des prix immobiliers, du renouvellement massif des hypothèques et d’un possible conflit commercial avec les États-Unis.

« La Banque suspendra ses baisses de taux en mars, mais reprendra rapidement son élan, conclut l’analyste. Cette pause momentanée ne freinera pas longtemps la tendance baissière. »

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Last modified: février 21, 2025

Steve Huebl is a graduate of Ryerson University's School of Journalism and has been with Canadian Mortgage Trends and reporting on the mortgage industry since 2009. His past work experience includes The Toronto Star, The Calgary Herald, the Sarnia Observer and Canadian Economic Press. Born and raised in Toronto, he now calls Montreal home.

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