La quatrième banque du Canada a dû augmenter ses provisions pour pertes potentielles. Elle a mis de côté 906 millions de dollars, signe d’une pression financière accrue sur les emprunteurs.
Les retards de paiement de plus de 90 jours ont augmenté dans le portefeuille hypothécaire. Ils atteignent maintenant 0,24 %, contre 0,20 % au trimestre précédent et 0,15 % il y a un an.
Piyush Agrawal, chef de la gestion des risques, explique la situation : « Les taux élevés persistent. Le crédit se resserre. La demande des consommateurs évolue. Le chômage augmente. Les liquidités liées à la pandémie s’épuisent. Ces facteurs fragilisent les finances des particuliers et des entreprises. Le portefeuille de BMO subit des déclassements de crédit et des dépréciations plus importantes. »
Les pertes des services bancaires aux particuliers et aux entreprises au Canada ont augmenté. Elles dépassent de 27 millions de dollars celles du trimestre précédent.
Le PDG Darryl White a noté que l’augmentation cyclique des coûts du crédit « a entraîné des provisions pour pertes sur prêts supérieures à notre fourchette historique, ce qui n’a pas répondu à nos attentes ».
« Nous avons examiné les causes des récentes dépréciations, dit-il. Le constat est clair : certains clients souffrent gravement. Taux élevés persistants, incertitude économique et évolution des habitudes de consommation se conjuguent. Heureusement, ce problème se limite à peu d’emprunteurs. Tenez, dans notre portefeuille de vente en gros, 15 comptes représentent presque la moitié des provisions pour dépréciation depuis janvier. Nous surveillons de près cette situation exceptionnelle. »
Malgré les défis actuels, M. White ajoute que BMO « a une longue histoire de gestion supérieure du crédit et cela n’a pas changé ».
M. Agrawal rapporte que la banque continue de prendre des mesures pour gérer les pertes.
Dans la division des services bancaires aux entreprises, les pertes dépréciées ont augmenté de 31 millions de dollars.
Pertes imputées à la souscription post-pandémie
L’équipe dirigeante de la BMO souligne que les pertes ne sont pas liées à un secteur ou à une zone géographique en particulier. Ces pertes sont plutôt dues aux conditions du marché au moment de la souscription, c’est-à-dire peu de temps après la pandémie de COVID-19.
« Ce que nous vivons ici est effectivement la conséquence différée de la dynamique qui était assez unique à une pandémie, explique M. White. « Il y a une cohorte de prêts contractés pendant la pandémie qui auraient pu avoir un effet de levier plus élevé et des prises plus importantes que si nous avions pu les refaire. »
M. Agrawal ajoute qu’il s’agit de « circonstances exceptionnelles » et que la liquidité était élevée à l’époque, ce qui « transportait les consommateurs et transportait les entreprises ».
« Nous sommes revenus en arrière, dit-il. Nous avons examiné l’ensemble de notre portefeuille, passé au peigne fin les souscriptions que nous avons faites et cela se résume vraiment à une poignée de comptes qui sont maintenant sur notre liste de surveillance, c’est pourquoi nous vous guidons vers une performance plus élevée pour les prochains trimestres. »
32 % des hypothèques à taux variable de la BMO en situation d’amortissement négatif
BMO a également divulgué des détails sur son portefeuille de prêts hypothécaires et le statut de ses clients de prêts hypothécaires à taux variable à paiement fixe.
Au T3, BMO avait des prêts hypothécaires d’une valeur de 15,1 milliards de dollars en amortissement négatif, ce qui représente environ 32 % de son portefeuille total de prêts hypothécaires à taux variable. Il s’agit d’une baisse par rapport à un sommet de 62 % de ses prêts hypothécaires à taux variable en amortissement négatif et de 42 % au T2.
- Qu’est-ce que l’amortissement négatif ? L’amortissement négatif a une incidence sur les emprunteurs qui ont des prêts hypothécaires à taux variable assortis d’un paiement fixe dans un environnement où le taux préférentiel augmente considérablement, ce qui fait que le paiement mensuel de l’emprunteur ne couvre pas le montant total des intérêts. Cela entraîne une croissance de l’hypothèque plutôt qu’une diminution.
« Notre sensibilisation auprès des clients continue d’être couronnée de succès, beaucoup prenant des mesures, ce qui entraîne une réduction significative des prêts hypothécaires qui sont en amortissement négatif », a déclaré M. Agrawal.
La banque a également fourni des chiffres à jour sur le nombre de renouvellements qu’elle prévoit dans les années à venir.
La banque s’attend à ce que 14 %, ou 22,6 milliards de dollars, de ses soldes hypothécaires se renouvellent au cours des 12 prochains mois, et que 70 % de son portefeuille hypothécaire soit renouvelé après l’exercice 2025.
BMO a également continué de voir la part de ses prêts hypothécaires avec un amortissement restant supérieur à 30 ans continuer de diminuer chaque trimestre, atteignant 23,6% au T2, en baisse par rapport à près d’un tiers il y a un an.
Amortissements restants pour les prêts hypothécaires résidentiels de BMO
| T3 2023 | T2 2024 | T3 2024 | |
|---|---|---|---|
| 16 à 20 ans | 13.4% | 14.1% | 14.6% |
| 21 à 25 ans | 31.6% | 32.2% | 32.4% |
| 26 à 30 ans | 15.8% | 20.4% | 22.3% |
| 30 ans et plus | 29.8% | 23.6% | 20.9% |
Faits saillants des résultats de BMO
Bénéfice net au T3 (ajusté) : 2 G$ (-8 % A/A)
Bénéfice par action (adjusté) : 2,64 $
| T3 2023 | T2 2024 | T3 2024 | |
|---|---|---|---|
| Portefeuille de prêts hypothécaires résidentiels | 147,7 G$ | 151,8 G$ | 155,8 G$ |
| Portefeuille de marges de crédit hypothécaire | 48,5 G$ | 48,9 G$ | 49,5 G$ |
| Part des prêts hypothécaires non assurés | 71 % | 72 % | 73 % |
| Moy. Rapport prêt-valeur (RPV) moyen des prêts hypothécaires non assurés | 55 % | 56 % | 51 % |
| Prêts à renouveler d’ici 12 mois | 21 G$ | 20,5 G$ | 20,5 G$ |
| % du portefeuille avec un amortissement effectif 25 ans | 54 % | 56 % | 57 % |
| Taux de défaut de 90 jours (portefeuille hypothécaire) | 0,15 % | 0,20 % | 0,24 % |
| Marge nette sur les intérêts bancaires canadiens (MNI) | 2,77 % | 2,80 % | 2,77 % |
| Provisions pour pertes de crédit | 492 G$ | 705 M$ | 906 M$ |
| Ratio CET1 | 12,3 % | 13,1 % | 13,0 Calendrier des échéances hypothécaires (155,8 milliards de dollars ; 70 % de taux fixe, 30 % de taux variable) 53,3 $ 47,9 12,8 $ Fixe Variable 27,3 22,3 2,2 22,8 40,5 9,3 4,5 25,1 25,6 0,2 13,5 4.3 F24 F25 F26 F27 F28+ Augmentation du paiement au renouvellement (à titre d’illustration) Paiement au renouvellement F24 F25 F26 F27 F28+ Augmentation moyenne du paiement ($)3 200 $250 $350 $0 Augmentation moyenne du paiement (%)3 13% 15% 17% 14% 0%% |
Téléconférence trimestrielle
Sur la croissance des dépôts :
- « La forte croissance des dépôts des clients se poursuit avec des soldes moyens en hausse de 9 % par rapport à l’an dernier, en raison de la hausse des dépôts dans nos activités personnelles et commerciales aux États-Unis et au Canada », a déclaré Tayfun Tuzun, chef de la direction financière.
Sur l’incidence des baisses de taux de la Banque du Canada au cours des prochains trimestres :
- « Comme nous en avons parlé dans de nombreux appels, la transmission de la politique de la banque centrale prend environ 6 à 12 mois pour passer par le système. Cela devrait donc commencer à aider le marché à commencer à aider les consommateurs. Et c’est pourquoi les deux prochains trimestres se sont élevés. Et puis après cela, le retour à notre normalité à long terme et nos moyennes à long terme sont de l’ordre d’environ 36 points de base que nous avons vus au cours des 30 dernières années », a déclaré Piyush Agrawal, chef de la gestion des risques. « Pour les deux prochains trimestres, plus élevé que ce que vous avez vu ce trimestre. »
Sur l’immobilier commercial :
- « Dans le secteur des services bancaires aux entreprises, la croissance des prêts et des dépôts se renforce au Canada et, bien qu’elle soit plus faible aux États-Unis, nous continuons d’acquérir de nouveaux clients et d’accroître la pénétration des dépôts », conclut M. White.
Source : Téléconférence sur les résultats de la BMO au T3
Remarque : les transcriptions sont fournies telles quelles par les entreprises et/ou des sources tierces, et leur exactitude ne peut être garantie à 100 %.
Image d’Igor Golovniov/SOPA Images/LightRocket via Getty Images
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Last modified: août 28, 2024
